Le système de retraite en France révèle une disparité persistante entre les pensions perçues par les hommes et celles perçues par les femmes. Les chiffres dévoilés par le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (Cor) sont sans équivoque : en 2021, l’écart moyen entre les pensions de retraite des hommes et des femmes atteignait près de 40 %, soit environ 770 euros par mois. Ce fossé, loin d’être anecdotique, reflète les inégalités de rémunération tout au long de la vie active, mais également d’autres facteurs structurants. Comment expliquer de manière concrète pourquoi les hommes touchent plus de retraite que les femmes et dans quels secteurs ces différences sont-elles les plus prononcées ? Tour d’horizon de ce phénomène encore très présent en France.
Sommaire
Hommes/femmes : un écart de 40% en moyenne
En moyenne, à la fin de l’année 2021, la pension mensuelle d’un retraité de droit direct s’élevait à 1 530 euros mais cette moyenne cache pourtant des réalités bien différentes selon le sexe.
Les hommes percevaient une pension moyenne de 1 950 euros, tandis que les femmes, elles, ne touchaient que 1 180 euros par mois. Ce différentiel, qui représente une baisse de 39,48 % pour les femmes par rapport aux hommes, est révélateur des inégalités systémiques persistantes.
Les hommes ayant eu une carrière complète percevaient en moyenne 2 130 euros par mois, contre seulement 1 580 euros pour les femmes. Cet écart de 550 euros illustre bien l’impact des interruptions de carrière, souvent subies par les femmes pour des raisons familiales, sur le montant de leur pension :
- les périodes de congé parental
- les périodes de temps partiel subi ou choisi
- les interruptions pour élever les enfants
Toutes ces interruptions ont un effet direct sur le calcul des droits à la retraite des femmes et malgré la revalorisation des pensions de retraite attendue pour fin 2024/début 2025, certains retraités auront des difficultés pour subvenir à leurs besoins.
Secteurs les plus impactés
L’écart des pensions de retraite est particulièrement marqué dans le secteur privé, où les femmes perçoivent des montants bien inférieurs à ceux des hommes.
Pour les retraités relevant principalement du régime général, l’écart moyen était de 870 euros par mois. Les hommes touchaient en moyenne 1 890 euros, contre 1 020 euros pour les femmes.
Ce différentiel s’accentue encore davantage dans certaines professions, notamment chez les libéraux car dans ce secteur, l’écart entre les pensions des hommes et des femmes atteint 1 040 euros, avec des montants de 2 740 euros en moyenne pour les hommes, contre 1 700 euros pour les femmes.
Dans la fonction publique, les écarts sont nettement moins importants avec par exemple pour les fonctionnaires civils de l’État, la différence moyenne entre les pensions des hommes et des femmes n’est que de 420 euros.
Les hommes perçoivent en moyenne 2 520 euros par mois, tandis que les femmes reçoivent 2 100 euros. L’écart est encore plus réduit pour les agents de la fonction publique territoriale et hospitalière, où les hommes perçoivent 1 810 euros en moyenne contre 1 520 euros pour les femmes, soit un différentiel de 290 euros.
Ces données montrent que les régimes spéciaux, et en particulier ceux des fonctionnaires, tendent à réduire l’écart de pensions entre les sexes, grâce à des systèmes de calcul plus favorables aux interruptions de carrière et aux temps partiels.
Voici un tableau qui reprend les écarts de retraite selon le secteur d’activité :
Catégorie | Hommes | Femmes | Écart (euros) |
---|---|---|---|
Pension moyenne globale | 1 950 | 1 180 | 770 |
Carrières complètes | 2 130 | 1 580 | 550 |
Secteur privé | 1 890 | 1 020 | 870 |
Professions libérales | 2 740 | 1 700 | 1 040 |
Fonctionnaires civils de l’État | 2 520 | 2 100 | 420 |
Fonction publique territoriale et hospitalière | 1 810 | 1 520 | 290 |
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