La revalorisation annuelle des pensions de retraite complémentaire est un rendez-vous incontournable pour les retraités français. En cette année 2024, l’augmentation des pensions Agirc-Arrco risque de provoquer une certaine déception. Contrairement aux deux années précédentes marquées par des hausses importantes, la revalorisation attendue à partir du 1er novembre sera plus modeste. Cette tendance découle d’un contexte économique en mutation et d’une formule de calcul qui, cette fois, ne joue pas en faveur des retraités. Près de 13 millions de personnes sont concernées par cette évolution, qui vient peser sur des budgets déjà serrés. Pourquoi cette hausse de la pension Agirc-Arrco est-elle moins généreuse cette année ? Revenons sur les principaux éléments d’explication.

Revalorisation en baisse cette année

La retraite complémentaire Agirc-Arrco constitue un pilier pour les salariés du secteur privé car elle représente environ un tiers de la pension totale perçue par les retraités, avec une moyenne de 516 euros par mois.

Pour bon nombre d’entre eux, cette allocation est vitale pour subvenir à leurs besoins quotidiens et elle verse actuellement des pensions à plus de 13 millions de personnes, assurant un soutien indispensable dans un climat économique souvent complexe.

Les années passées avaient été plutôt favorables aux bénéficiaires de ce régime car en 2022 et 2023, les revalorisations successives de 5,12 % et 4,9 % avaient permis aux retraités de compenser en partie l’inflation galopante et d’améliorer leur pouvoir d’achat.

Grâce à ces augmentations, nombreux sont ceux qui avaient pu absorber les chocs liés à la hausse du coût de la vie. Cependant, les perspectives pour 2024 sont bien différentes.

Contexte économique bouleversé par l’inflation

Pour comprendre pourquoi la hausse des pensions sera plus faible cette année, il est important d’examiner le contexte économique actuel et les mécanismes qui régissent la revalorisation des pensions Agirc-Arrco.

La formule utilisée pour calculer cette augmentation est basée sur l’inflation annuelle hors tabac, diminuée d’un facteur de soutenabilité. Ce dernier élément permet de maintenir l’équilibre financier du régime à long terme, en tenant compte de la pérennité des ressources et des engagements de l’Agirc-Arrco.

Avec un taux d’inflation qui s’est montré plus modéré en 2024 par rapport aux années précédentes, la revalorisation des pensions est directement impactée.
Selon les données de l’INSEE, l’inflation pour l’année en cours devrait se situer autour de 2 % donc en appliquant la formule de calcul de l’Agirc-Arrco, la revalorisation des pensions Agirc-arrco au 1er novembre prévue se limitera à environ 1,8 %.

Cela reste un ajustement positif, mais bien inférieur à ce que les retraités avaient pu recevoir par le passé.

Prévisions des montants

Les estimations actuelles laissent envisager une revalorisation modeste et pour une pension moyenne de 516 euros, une augmentation de 1,8 % se traduirait par une hausse de 9,5 euros par mois, soit environ 110 euros de gain sur l’année.

Cette différence est importante par rapport aux 300 euros supplémentaires dont avaient bénéficié de nombreux retraités en 2023.

La détermination du montant définitif de la revalorisation aura lieu le 15 octobre 2024, lorsque le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco statuera sur le taux exact après négociations entre les partenaires sociaux.

Ce chiffre pourrait encore varier dans une fourchette de 0,4 %, en fonction de l’évolution des données économiques d’ici la fin de l’année.

Voici une récapitulatif des augmentations depuis 2022 et les prévisions pour 2024 :

• 2022 :
  • Pourcentage de revalorisation : 5,12 %
  • Gain mensuel moyen : 26,4 euros
  • Gain annuel estimé : 317 euros
• 2023 :
  • Pourcentage de revalorisation : 4,9 %
  • Gain mensuel moyen : 25,3 euros
  • Gain annuel estimé : 300 euros
• 2024 (prévision) :
  • Pourcentage de revalorisation : 1,8 %
  • Gain mensuel moyen : 9,5 euros
  • Gain annuel estimé : 110 euros

Cette dynamique de revalorisation est principalement liée à des projections d’inflation qui, à ce stade, ne permettent pas d’envisager une hausse plus significative. Les retraités, qui avaient espéré un coup de pouce similaire à celui des années précédentes, devront donc s’adapter à cette revalorisation plus modeste, qui reflète l’évolution du contexte économique.

Stéphanie P.

Plume aguerrie spécialisée dans les enjeux d’entreprise et la retraite, elle éclaire nos lecteurs avec ses analyses profondes sur Passion-entrepreneur.com.