Au fil des ans, une réalité se confirme : le niveau de vie des retraités dépasse celui des actifs. Ce constat peut paraître surprenant au premier abord, étant donné que les pensions des retraités sont souvent inférieures aux salaires des actifs. Toutefois, plusieurs facteurs expliquent cette apparente contradiction, notamment l’importance du patrimoine immobilier et la composition des ménages. La situation actuelle pourrait évoluer à long terme, entraînant des répercussions pour les retraités dans les décennies à venir. Examinons en détail les mécanismes qui permettent aux retraités d’avoir un niveau de vie supérieur à celui des actifs.
Sommaire
La composition du foyer
Si l’on observe les données relatives au revenu disponible, les retraités perçoivent en moyenne 84,3 % du niveau de vie des ménages, tandis que les actifs atteignent 113,2 %.
Cependant, il convient de prendre en compte le nombre de personnes par ménage pour ajuster cette comparaison. Une fois ce facteur intégré, le niveau de vie des retraités s’élève à 101,5 % du niveau moyen, contre 108,04 % pour les actifs.
Cette différence moindre s’explique notamment par le fait que les ménages retraités sont souvent plus réduits en taille et vivent souvent seuls ou en couple, sans enfants à charge, ce qui diminue leurs dépenses courantes.
De plus, les retraités n’ont généralement plus à supporter des coûts liés à l’éducation ou à l’achat de biens importants, comme c’est le cas pour de nombreux actifs.
Si vous êtes actuellement retraité, savez-vous qu’il y aura 6 mois de décalage pour l’augmentation de votre pension? Elle sera donc appliquée en juillet 2025 et non en janvier comme elle est pratiquée habituellement.
Le rôle central de l’immobilier dans le niveau de vie
Le facteur décisif qui renverse la balance en faveur des retraités réside dans l’immobilier car en prenant en compte les loyers imputés, c’est-à-dire les loyers que les retraités devraient payer s’ils étaient locataires de leur propre logement, leur niveau de vie grimpe à 107,8 %, contre 106 % pour les actifs.
Cette différence s’explique par le fait que plus de 62 % des personnes âgées de plus de 60 ans sont propriétaires de leur logement, un avantage considérable comparé aux 17 % des moins de 50 ans.
Etre propriétaire permet de réduire les charges mensuelles, car les retraités ne sont plus soumis aux fluctuations des loyers. Ce patrimoine immobilier, souvent acquis au fil des années, devient un véritable atout économique pour ces ménages.
Les différents facteurs qui réduisent les frais des retraités sont les suivants :
- La majorité des retraités sont propriétaires, réduisant ainsi leurs dépenses fixes liées au logement
- Les retraités n’ont plus de charges liées à l’éducation des enfants ou aux crédits immobiliers
- Les ménages retraités sont généralement plus petits, réduisant les dépenses quotidiennes
- Les loyers imputés jouent un rôle déterminant dans l’évaluation du niveau de vie réel des retraités
Voici un aperçu détaillé des niveaux de vie relatifs, en tenant compte des différentes méthodes de calcul :
| Niveau de vie des retraités | Niveau de vie des actifs | Niveau moyen des ménages | |
|---|---|---|---|
| Revenu disponible | 84,3% | 113,2% | 100% |
| Revenu ajusté par ménage | 101,5% | 108,04% | 100% |
| Avec loyers imputés | 107,8% | 106% | 100% |
Malgré cette situation actuellement favorable aux retraités, des projections du Conseil d’orientation des retraites (Cor) révèlent que cette tendance pourrait s’inverser.
Depuis 2017, le niveau de vie des retraités diminue par rapport à celui des actifs, en raison de mesures économiques telles que l’augmentation du taux d’activité ou les exonérations fiscales sur les heures supplémentaires.
Selon les prévisions, d’ici 2070, le niveau de vie des retraités pourrait atteindre seulement 83 % du niveau de vie moyen, un recul important par rapport aux décennies précédentes.
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