Le débat autour du niveau de vie des retraités face aux actifs continue de susciter des tensions, notamment avec l’annonce du report de l’indexation des retraites sur l’inflation. En décalant cette mesure de janvier à juillet, le gouvernement espère économiser quatre milliards d’euros, mais risque de s’attirer les foudres d’une partie de la population. Cette décision intervient après une revalorisation anticipée du SMIC de 2 % en novembre, un geste perçu comme plus favorable aux actifs qu’aux retraités. Cette situation reflète une transformation plus large : après des décennies où les retraités bénéficiaient d’un niveau de vie supérieur à celui des actifs, la tendance semble désormais s’inverser. Nous allons déterminer si les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs et son évolution.
Sommaire
Diminution progressive du niveau de vie des retraités
Jusqu’à récemment, les retraités étaient perçus comme étant mieux lotis que les actifs, grâce notamment à une plus grande proportion de propriétaires ayant remboursé leurs emprunts.
Les derniers rapports du Conseil d’orientation des retraites (COR) soulignent un changement significatif : le niveau de vie moyen des retraités est désormais inférieur à celui des actifs.
Cette tendance s’explique par un ralentissement de la revalorisation des pensions par rapport à la progression des salaires, aggravé par l’inflation qui grignote le pouvoir d’achat des retraités. De plus, le report de la revalorisation des retraites de 6 mois devrait accentuer ce phénomène.
Cette dynamique est appelée à se poursuivre, selon les professionnels en retraite, qui expliquent que si le niveau de vie des retraités ne s’effondre pas, il ne continuera pas à surpasser celui des actifs comme cela a été le cas durant les dernières décennies.
Les retraités doivent donc se préparer à une relative stagnation de leur pouvoir d’achat, tandis que les revenus d’activité augmentent à un rythme plus rapide.
Une position encore avantageuse face à l’Europe
Malgré cette évolution, les retraités français conservent une situation plus favorable que leurs homologues européens. Avec un niveau de vie représentant environ 98 % de celui de la population active, ils restent bien au-dessus des moyennes observées dans des pays comme la Belgique, où ce ratio ne dépasse pas 78 %.
Les retraités français bénéficient d’un cadre économique plus favorable que leurs voisins, grâce à un système de retraite historiquement généreux et une meilleure protection sociale.
Cependant, Bruno Chrétien, président de l’Institut de la protection sociale, avertit que cette position privilégiée pourrait s’éroder progressivement, notamment à cause des réformes en cours qui tendent à aligner la France sur le reste de l’Europe.
Dans les 50 prochaines années, les pensions devraient croître deux fois moins vite que les revenus d’activité, ce qui réduirait l’écart de niveau de vie entre retraités et actifs.
Voici la comparaison du niveau de vie entre retraités et actifs en Europe :
- France : Niveau de vie des retraités à 98 % de celui des actifs. Prévision à long terme : Réduction progressive, convergence avec les actifs
- Belgique : Niveau de vie des retraités à 78 % de celui des actifs. Prévision à long terme : Stabilité prévue
- Espagne : Niveau de vie des retraités à 80 % de celui des actifs. Prévision à long terme : Stabilité
- Allemagne : Niveau de vie des retraités à 85 % de celui des actifs. Prévision à long terme : Légère diminution prévue
Si les retraités français restent dans une situation avantageuse à l’échelle européenne, l’écart entre leur niveau de vie et celui des actifs se réduit.
Les réformes à venir et la faible augmentation des pensions en comparaison aux salaires contribuent à ce rapprochement, tout en maintenant une position encore relativement enviable pour les retraités en France.
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