La revalorisation salariale annoncée pour le 1er novembre concerne près de 230 000 agents de la fonction publique, mais elle fait déjà grincer des dents. Ce léger ajustement vise à éviter que les salaires de ces agents ne passent sous le Smic, qui sera rehaussé à 1 801,80 euros brut mensuels à la même date. Si cette mesure permet de répondre à une contrainte légale, elle est qualifiée de « dérisoire » par les syndicats. Ce geste du gouvernement est perçu comme une simple rustine sur une situation bien plus alarmante. De nombreux fonctionnaires, notamment ceux aux revenus les plus faibles, continuent de se battre pour une revalorisation générale des salaires. Voyons ensemble quel sera le montant de la revalorisation de certains fonctionnaires au mois de novembre.
Sommaire
Ajustement minimal pour respecter le Smic
À compter du 1er novembre, le salaire des agents publics les plus modestes sera légèrement revalorisé afin de rester conforme à la législation sur le Smic.
Le salaire minimum pour ces fonctionnaires, actuellement fixé à 1 801,74 euros, passera à 1 801,80 euros, soit une hausse symbolique de 6 centimes.
Cette différence aurait pu sembler insignifiante si elle ne concernait pas directement les conditions de vie de près de 230 000 agents.
Pour éviter que ces agents ne soient rémunérés en dessous du Smic, la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP) a prévu une « indemnité différentielle » pour combler l’écart.
Cette revalorisation ne sera pas intégrée à la rémunération de base, renforçant le sentiment de précarité pour certains fonctionnaires qui peinent déjà à joindre les deux bouts.
Pour les salariés qui ne sont pas fonctionnaires, l’augmentation du SMIC sera également faible car elle ne sera que de 27,97€ par mois à partir du 1er novembre 2024.
Des revendications salariales qui restent sans réponse
La CGT Fonction publique a immédiatement dénoncé cette augmentation, la qualifiant de « marque de mépris et de provocation ». Selon le syndicat, cette revalorisation ne répond aucunement à l’urgence salariale qui persiste dans la fonction publique.
Les agents réclament une augmentation générale des salaires depuis plusieurs mois, à l’instar des hausses accordées en :
- 2022 (+3,5 %)
- 2023 (+1,5 %)
Ce rattrapage de 6 centimes, limité à 230 000 agents, ne fait qu’alimenter la frustration des personnels, notamment ceux qui travaillent dans des conditions difficiles pour un salaire modeste.
La DGAFP a précisé que cette mesure ne concernera que les agents dont les salaire sont les plus petits et donc autour su SMIC, les autres fonctionnaires, eux, ne bénéficieront d’aucun ajustement salarial en cette fin d’année. Pour les syndicats, cette situation accentue le décalage entre les besoins des agents et la réponse du gouvernement, jugée largement insuffisante.
Voici un aperçu des principales revalorisations salariales intervenues dans la fonction publique ces dernières années :
Année | Revalorisation | Taux d’évolution | Population concernée |
---|---|---|---|
2022 | 3,5 % | +3,5 % | Tous les fonctionnaires |
2023 | 1,5 % | +1,5 % | Tous les fonctionnaires |
2024 | 6 centimes | ≈ 0,003 % | 230 000 agents |
Cette revalorisation limitée n’est qu’un faible correctif pour une minorité de fonctionnaires. Les syndicats maintiennent la pression pour obtenir une réponse à la question plus large de l’augmentation des salaires dans la fonction publique, une question qui reste sans solution tangible à ce jour.
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