Le report de la revalorisation des pensions fait des vagues parmi les retraités de la fonction publique. Annoncé dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ce décalage de six mois, du 1er janvier au 1er juillet 2025, ne passe pas inaperçu. Pour beaucoup de retraités, cela signifie un manque à gagner, mais pour les fonctionnaires, l’impact est bien plus lourd. Alors que les salariés du privé sont en partie protégés par leurs retraites complémentaires, les fonctionnaires voient presque l’intégralité de leur pension dépendre de la retraite de base. Nous vous expliquons pourquoi les fonctionnaires seront donc plus impactés par le report de la revalorisation des retraites de 6 mois.
Sommaire
Structure des retraites selon les systèmes
Le report de la revalorisation de la retraite de base, initialement prévu pour le 1er janvier, est désormais fixé au 1er juillet 2025. Cette décision, prise pour des raisons budgétaires, ne pénalise pas tous les retraités de manière équivalente.
Les salariés du secteur privé, par exemple, perçoivent une part non négligeable de leur retraite via des systèmes complémentaires, comme l’Agirc-Arrco.
La part de la retraite complémentaire peut représenter jusqu’à deux tiers de la pension totale pour un salarié ayant perçu des revenus élevés au cours de sa carrière.
Chez les fonctionnaires, le schéma est bien différent : la retraite de base constitue l’essentiel de leur pension, et leur retraite complémentaire (via le RAFP) ne dépasse pas 5%.
En conséquence, lorsque la revalorisation de la retraite de base est repoussée, cela affecte presque la totalité de leur pension, contrairement aux salariés du privé, dont seule une partie de la pension est impactée.
Le report de la revalorisation fera perdre un montant conséquent aux salariés de la fonction publique touchant directement leur pouvoir d’achat.
Inégalité entre fonctionnaires et salariés du privé
Les conséquences de cette mesure diffèrent largement selon le montant des pensions et pour un fonctionnaire ayant une pension de 1 400 €, la perte due au report de la revalorisation est importante.
Comparons cette situation avec celle d’un salarié du privé avec des pensions de :
- 1 400 €
- 2 300 €
- 2 800 €
On constate une différence marquée dans les pertes financières, selon qu’il s’agisse d’un ancien salarié ou d’un ex-fonctionnaire :
Niveau de pension (€) | Manque à gagner pour un salarié du privé (€) | Manque à gagner pour un fonctionnaire (€) |
---|---|---|
1 400 € | 105,84 € | 148,20 € |
2 300 € | 124,20 € | 240 € |
2 800 € | 151 € | 300 € |
Ces écarts démontrent que les fonctionnaires sont nettement plus pénalisés par cette mesure. Pour un retraité ayant une pension de 2 300 € et ancien salarié du privé, il verra sa pension baisser de 124,20 € sur six mois.
Pour un fonctionnaire au même niveau de pension, la perte s’élèvera à 240 € et cette différence s’accentue à mesure que les pensions augmentent, car la retraite de base des fonctionnaires n’est pas plafonnée, contrairement à celle des salariés du privé.
Les contractuels de la fonction publique impactés
Bien que le report de la revalorisation concerne en premier lieu les fonctionnaires titulaires, les contractuels de la fonction publique ne sont pas épargnés.
Ces derniers cotisent au régime complémentaire de l’Ircantec, qui suit les mêmes règles que la revalorisation de la retraite de base. Ainsi, leurs pensions de base et complémentaire subiront également ce décalage de six mois, avec un impact similaire à celui des fonctionnaires titulaires.
Cette réforme pénalise plus lourdement les fonctionnaires, en raison de la structure spécifique de leur régime de retraite. Le report de la revalorisation de six mois touche l’ensemble de leur pension, contrairement aux salariés du privé, qui sont en partie protégés par leurs pensions complémentaires.
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