![souffrance salarié aidant souffrance salarié aidant](https://www.passion-entrepreneur.com/wp-content/uploads/2025/02/souffrance-salarie-aidant-640x427.jpg)
Surcharge mentale, fatigue psychologique et insécurité financière : les femmes qui doivent concilier emploi et soutien à un proche dépendant vivent une situation de plus en plus pesante au sein des entreprises. Pourtant, ces dernières restent largement inactives face à ce phénomène grandissant. Un rapport met en évidence une réalité alarmante car selon cette enquête, 72 % des femmes de 45 à 54 ans perçoivent leur emploi comme une source de stress, contre 57 % des hommes du même âge. Ce déséquilibre illustre le poids écrasant de la charge mentale sur ces salariées. De plus, près d’un tiers (29 %) des travailleurs aidants déclarent que leur santé mentale est « mauvaise » ou « en très grand risque ». Cette précarité psychologique touche majoritairement les femmes, qui représentent 70 % des aidants en entreprise. Nous faisons un point sur ces salariés qui souffrent dans leur travail au quotidien sans l’exprimer.
Sommaire
Les femmes, premières à assumer les responsabilités familiales
Le partage des tâches domestiques et l’organisation du travail restent marqués par des inégalités profondes. Une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) révèle que la conciliation entre emploi et obligations familiales repose encore largement sur les femmes :
- 31 % des mères réduisent leur temps de travail en raison des enfants, contre seulement 5 % des pères
- Les femmes des catégories employées et ouvrières sont particulièrement concernées
- Les salariées aidantes sont souvent perçues comme disponibles pour accompagner un proche dépendant
Cette réalité les contraint à aménager leur carrière : réduction des heures travaillées, réorientation vers des emplois plus flexibles mais moins bien rémunérés.
À long terme, cette situation se traduit par une perte financière majeure et pour les salaires les plus bas, jusqu’à 38 % de revenus disparaissent dans les cinq années suivant la naissance d’un enfant.
Une diminution qui ne se comble jamais totalement et qui s’aggrave lorsque s’ajoute la charge de l’aidance. Résultat : ces femmes subissent une triple peine, entre surcharge de travail invisible, trajectoire professionnelle ralentie et instabilité financière.
Cette situation peut amener au brown-out des salariées aidantes car la surcharge d’activité et de stress fragilisent ces personnes qui sont pourtant très courageuses.
Un manque de reconnaissance au sein des entreprises
Le monde du travail reste largement aveugle à ces difficultés et seule une entreprise sur dix propose des dispositifs de soutien aux salariés aidants.
Pourtant, certaines initiatives commencent à émerger et à titre d’exemple, Schneider Electric a instauré une indemnisation spécifique pour compenser les faibles allocations légales du congé de proche aidant.
Mais ces démarches restent marginales car seuls 25 % des salariés aidants déclarent leur situation à leur employeur, redoutant d’éventuelles discriminations ou un frein à leur évolution professionnelle.
Ce silence pourrait avoir des répercussions de plus en plus lourdes dans les années à venir : selon les projections, d’ici 2030, un salarié sur quatre sera concerné par l’aidance.
Voici une répartition des tâches domestiques selon le sexe :
Catégorie | Femmes | Hommes |
---|---|---|
Prise en charge des tâches domestiques | 54 % | 7 % |
Réduction du temps de travail pour obligations familiales | 31 % | 5 % |
Impact financier après la naissance d’un enfant | -38 % de revenus | Impact minime |
Face à l’ampleur du phénomène, les entreprises doivent repenser leurs politiques internes pour mieux soutenir ces travailleurs invisibles, sous peine d’accroître encore davantage les inégalités et le mal-être au sein de leurs effectifs.
Plume aguerrie spécialisée dans les enjeux d’entreprise et la retraite, elle éclaire nos lecteurs avec ses analyses profondes sur Passion-entrepreneur.com.