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Procrastination en entreprise : 63% des décideurs estiment que ça améliore leur prise de décision

Dans le secteur de l’entrepreneuriat où la gestion efficace du temps et la productivité sont des leviers de succès, la procrastination se manifeste souvent comme un obstacle majeur. Ce comportement, qui consiste à remettre systématiquement au lendemain des tâches que l’on pourrait accomplir immédiatement, peut avoir des répercussions significatives sur la performance individuelle et collective d’une entreprise. Pour les chefs d’entreprise, comprendre les racines de cette tendance, ses conséquences et les stratégies pour la surmonter est donc une nécessité.

Qu’est-ce que la procrastination ?

La procrastination se définit par le report fréquent de l’action ou de la décision à un moment ultérieur, malgré la possibilité d’agir immédiatement. Ce phénomène ne se limite pas à une simple paresse mais relève souvent d’une « procrastination active » où l’individu s’engage dans des activités peu prioritaires tout en négligeant celles qui le sont.
Les entrepreneurs peuvent par exemple s’adonner à des tâches administratives moins urgentes au lieu de finaliser un projet important.

4 signes classiques :

  • Préférence pour travailler sous pression de délais imminents
  • Difficultés à prioriser les tâches
  • Report constant des activités exigeantes
  • Tendance à effectuer d’abord les activités procurant une gratification immédiate

À l’occasion de la journée mondiale de la procrastination qui s’est déroulée le mois dernier, Hostinger, en collaboration avec une agence, a réalisé une étude auprès de 1000 décideurs sur la gestion de la procrastination chez les dirigeants d’entreprise : elle met en lumière à la fois ses aspects bénéfiques et ses conséquences fâcheuses.

L’analyse montre que la procrastination n’est pas toujours perçue négativement dans le milieu professionnel. En effet, une proportion significative de décideurs, 63%, considère que retarder certaines décisions leur permet d’améliorer leur jugement et de distinguer les priorités essentielles.

Cela conduit aussi 67% d’entre eux à se concentrer uniquement sur les tâches exigeant une attention immédiate. Paradoxalement, cette pratique semble réduire le stress pour 57% des interrogés et stimuler la créativité pour 58%​ .

La procrastination a également des répercussions moins positives. Plus des trois quarts des dirigeants avouent que cela les a placés dans des situations stressantes face à des échéances imminentes et 74% ont ressenti de la culpabilité pour avoir trop différé leurs tâches​​. D’autres conséquences incluent des impacts sur la vie personnelle, les opportunités commerciales manquées, et même la réputation auprès des clients ou fournisseurs.

Dans la gestion quotidienne des tâches, 82% des personnes interrogées choisissent de déléguer les activités qu’ils trouvent moins attrayantes, tandis que d’autres préfèrent les automatiser ou les reporter à plus tard, reflétant diverses stratégies pour gérer ou contourner la procrastination​​.

L’adoption croissante de l’intelligence artificielle (IA) et des solutions sans code est une tendance notable parmi les dirigeants cherchant à améliorer l’efficacité et à combattre la procrastination. En effet, 61% des dirigeants utilisent des outils d’IA pour aider à la gestion des tâches, bien que seulement un tiers trouve cette méthode véritablement efficace​​. Les plateformes populaires incluent Zapier et Make pour l’automatisation, ainsi que des systèmes de gestion de la relation client comme Hubspot​​.

Pour illustrer ces points, toujours d’après cette étude, voici un tableau détaillant l’usage de différentes technologies pour combattre la procrastination chez les dirigeants d’entreprises :

Technologie Connaissance Utilisation
Intégration et automatisation (Zapier, Make) 61% 22%
Constructeurs de site (Wix, Hostinger, WordPress) 78% 38%
Constructeurs d’applications (Bubble, Appery) 59% 23%
CRM (Hubspot, Podio) 63% 29%
Feuilles de calcul avancées (Notion, Airtable) 81% 51%

Principales causes de la procrastination

La procrastination peut découler de divers facteurs. En voici 3 axes principaux :

Anxiété et manque d’assurance : face à des tâches perçues comme complexes ou intimidantes, certains adoptent un comportement d’évitement pour réduire temporairement le stress associé.

Perfectionnisme : la peur de ne pas répondre aux exigences peut paralyser l’action, conduisant à un cycle d’échec et d’insatisfaction personnelle.

Problèmes de gestion du temps : une estimation erronée du temps nécessaire à la réalisation des tâches entraîne souvent des retards et une gestion inefficace des priorités

    Deux conséquences importantes dans le fait de procrastiner

    Impact sur la productivité et la qualité du travail

    Elle influe directement sur le rendement et la qualité des résultats obtenus. Les tâches réalisées sous pression du délai imminent sont souvent bâclées ou incomplètes, car elles nécessitent des solutions hâtives ou des compromis sur la qualité.

    Ce mode opératoire peut mener à des productions inférieures aux normes habituelles de l’entreprise, ce qui nuit à sa réputation et à sa compétitivité sur le marché.

    Répercussions sur la perception et les relations professionnelles

    Lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, cela peut entraîner une stigmatisation de la part des collègues et des supérieurs. La perception de l’individu au sein de son milieu professionnel se trouve alors altérée, ce qui peut mener à une isolation ou à un manque de reconnaissance.

    Les conséquences sur les relations professionnelles sont non négligeables, car elles influencent directement le moral et la motivation de l’individu concerné. Le ressentiment et la déception sont des sentiments qui peuvent se propager au sein des équipes, altérant ainsi la dynamique de groupe et l’efficacité collective.

    Quelles stratégies à mettre en place?

    Pour combattre efficacement la procrastination dans le milieu entrepreneurial, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre. L’adoption de méthodes de gestion du temps telles que la technique Pomodoro ou le principe de Pareto (80/20) permet de structurer les tâches de manière efficace et de limiter les périodes de latence inutiles. L’instauration d’un environnement propice à la concentration et à la productivité, exempt de distractions technologiques ou organisationnelles, est également importante.

    La mise en place de sessions de coaching, team building ou de formations sur la gestion du temps et des priorités peut également s’avérer bénéfique pour les cadres et leurs équipes. Ces initiatives permettent de sensibiliser au problème et d’outiller les individus face à leurs tendances procrastinatrices.

    L’engagement et le suivi régulier des progrès par des outils de gestion de projet ou des applications spécialisées comme Trello ou Asana renforcent la discipline personnelle et la cohésion d’équipe. Ces outils offrent une visibilité sur les avancements et facilitent la répartition équitable des charges de travail.

    La procrastination est donc un enjeu majeur dans le monde des affaires qui nécessite une attention particulière. Par des approches ciblées et adaptées, les leaders peuvent minimiser les impacts négatifs de ce phénomène sur leur organisation et optimiser ainsi leur fonctionnement interne et leur compétitivité externe.