Les réformes récentes de l’assurance chômage, menées par le gouvernement français, bouleversent les règles du jeu pour les demandeurs d’emploi, en particulier les seniors. Annoncée par Gabriel Attal, cette réforme vise à encourager le retour à l’emploi, tout en durcissant les conditions d’indemnisation. Certains chômeurs sont plus impactés par ces nouvelles mesures, qui modifient considérablement leurs droits à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Explorons en détail les changements apportés et leurs implications pour les personnes sans emploi.
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Conditions d’éligibilité plus difficiles à remplir pour les seniors
Pour prétendre à l’ARE, les travailleurs âgés de 53 ans ou plus doivent actuellement justifier d’une durée d’affiliation de six mois (130 jours) sur les trois dernières années (36 mois). Pour les moins de 53 ans, cette période de référence est de deux ans (24 mois). Les séniors sont en danger avec la réforme de l’assurance chômage qui prendra effet en décembre 2024 et c’est bien cette population qui sera la plus impactée.
Elle prévoit un allongement de la durée d’affiliation requise à huit mois et elle sera calculée sur les 20 derniers mois pour les moins de 57 ans, et sur les 30 derniers mois pour les 57 ans et plus. Cette nouvelle exigence représente un défi significatif pour les demandeurs d’emploi âgés, qui doivent désormais prouver une période de travail plus longue dans un laps de temps plus court :
- Pour les moins de 57 ans : 8 mois d’affiliation sur les 20 derniers mois
- Pour les 57 ans et plus : 8 mois d’affiliation sur les 30 derniers mois
Durée d’indemnisation plus courte
Actuellement, la durée maximale de versement de l’ARE est déterminée par l’âge du demandeur :
Âge | Durée d’indemnisation maximale (jours) | Durée d’indemnisation maximale (mois) | Majoration possible en cas de taux de chômage élevé (jours) | Durée totale avec majoration (jours) | Durée totale avec majoration (mois) |
---|---|---|---|---|---|
Moins de 53 ans | 548 | 18 | 182 | 730 | 24 |
53-54 ans | 686 | 22,5 | 228 | 913 | 30 |
55 ans et plus | 822 | 27 | 273 | 1095 | 36 |
Selon la réforme, la durée d’indemnisation pour les chômeurs de moins de 57 ans sera réduite à 15 mois, pour les 57 ans et plus, la durée maximale reste fixée à 27 mois.
Une clause conditionnelle prévoit également une réduction à 12 mois si le taux de chômage descend en dessous de 6,5 %.
Bonus pour les seniors dans certaines conditions
Pour atténuer l’impact des nouvelles mesures, un « bonus emploi senior » est introduit, ce dispositif permet aux seniors acceptant un emploi moins bien rémunéré que leur précédent poste de cumuler une partie de leur nouvelle rémunération avec une aide de l’assurance chômage.
Par exemple, un senior de 57 ans, indemnisé à hauteur de 1 600 € mensuels et acceptant un emploi à 2 000 € bruts (soit 1 000 € de moins que son ancien salaire), pourra toucher un complément de 1 000 € de l’assurance chômage, retrouvant ainsi son niveau de rémunération initial pendant un an.
Maintien des droits dans certaines conditions
Le gouvernement prévoit la mise en application de ces nouvelles règles à compter du 1er décembre 2024. Les droits ouverts avant cette date ne seront pas affectés par la réforme, comme l’a précisé Olivier Guivarch, secrétaire national à la CFDT.
Les chômeurs âgés de 59 ans et plus, remplissant certaines conditions, pourront conserver leurs droits à l’indemnisation jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein, mais ce maintien des droits ne sera possible qu’à partir de 64 ans.
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