Le marché du travail est de plus en plus compétitif, et la tentation de présenter un CV embellissant ses compétences et expériences est forte. Les candidats se demandent souvent si cette pratique peut réellement nuire à leur carrière. Les risques de falsifier son CV sont pourtant réels et peuvent avoir des conséquences lourdes pour le salarié une fois embauché. Que risque réellement un employé pris en flagrant délit de mensonge ? Peut-il être licencié pour avoir menti sur son parcours professionnel ? Les entreprises peuvent-elles légalement se séparer d’un salarié pour cette raison ? Examinons les répercussions possibles et explore la jurisprudence en la matière, offrant des éléments de réponse pour les chercheurs d’emploi confrontés à ce dilemme.
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Conséquences d’un mensonge sur le CV
Pour être embauché, il est indispensable de réussir la présentation de son CV auprès de son futur employé donc le dilemme de falsifier ce document pour décrocher un emploi est courant. Lorsque l’expérience est insuffisante par exemple, la tentation de modifier la réalité des tâches accomplies ou d’inventer des compétences peut surgir.
Mais une fois employé, l’entreprise a-t-elle le droit de renvoyer un salarié pour ce motif ? Selon un rapport de BFMTV du 4 juin 2024, la réponse est affirmative, en principe. Un avocat spécialisé en droit du travail précise néanmoins que l’employeur doit d’abord justifier cette décision.
Si des doutes subsistent, la charge de la preuve repose sur l’employeur : il doit démontrer que sans le mensonge, il n’aurait pas embauché le salarié. Si les faits sont avérés, l’éventail des sanctions possibles est vaste, allant jusqu’au licenciement pour faute grave. En pratique cependant, la jurisprudence penche souvent en faveur des salariés.
Sous-estimer son expérience sur un CV
La justice adopte une position nuancée lorsqu’un mensonge sur un CV concerne les diplômes, mais que le salarié possède néanmoins les compétences requises pour le poste, dans ce cas, un licenciement n’est pas toujours justifié.
Ce constat est renforcé par le fait que la majorité des salariés ne falsifient pas leur CV et au contraire, certains minimisent leurs qualifications ou leurs expériences pour retrouver un emploi, un phénomène particulièrement observé chez les femmes, selon Marlène Schiappa, ancienne secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Voici quelques chiffres qui illustrent cet exemple :
Catégorie | Pourcentage |
---|---|
Salariés falsifiant leur CV | 10% |
Salariés minimisant leurs qualifications | 25% |
Femmes minimisant leurs qualifications | 35% |
Ainsi, bien que le mensonge sur un CV puisse justifier un licenciement, chaque situation doit être examinée attentivement. L’employeur doit non seulement prouver le mensonge, mais aussi son impact direct sur la décision d’embauche. En réalité, les cas de licenciement pour ce motif restent rares, la jurisprudence étant souvent favorable aux salariés ayant les compétences nécessaires pour leur poste, malgré des qualifications parfois embellies ou inventées.
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