Pour un grand nombre d’entrepreneurs, souvent confrontés à des carrières marquées par des variations de revenus ou des périodes d’activité réduite, l’arrivée à la retraite peut poser des questions fondamentales sur leur niveau de vie futur. Dans ce contexte, le dispositif de minimum contributif (MiCo) joue un rôle clé. Conçu pour garantir un montant minimum de pension de retraite, ce mécanisme vise à combler les lacunes des cotisations insuffisantes et s’adresse à des profils diversifiés, dont les travailleurs indépendants et les salariés aux revenus modestes.

Un seuil minimal pour les pensions de base

Le MiCo représente une garantie indispensable : celle d’une retraite de base atteignant un montant plancher. Ce complément est calculé lorsque la pension initiale d’un assuré ne permet pas d’atteindre ce seuil, et il vient s’y ajouter pour que la somme finale respecte le minimum garanti.

Ce dispositif concerne uniquement les retraites liquidées dans le cadre du régime général ou des systèmes associés, comme la Mutualité Sociale Agricole (MSA).

Profils concernés

Le minimum contributif s’adresse à un large éventail de travailleurs :

  • Les salariés du privé affiliés au régime général 
  • Les agriculteurs et autres affiliés au régime de la MSA
  • Les entrepreneurs, qu’ils soient auto-entrepreneurs, artisans, commerçants, professions libérales ou dirigeants de petites entreprises (EURL, SARL)

Ces catégories incluent notamment ceux dont les carrières, souvent non linéaires, rendent les droits acquis insuffisants pour assurer une pension décente.

Conditions pour bénéficier du MiCo

L’accès à ce mécanisme repose sur plusieurs critères :

  • Âge légal de départ à la retraite : le MiCo est accordé aux retraités ayant atteint l’âge requis, soit entre 62 et 64 ans pour les générations récentes, ou 67 ans pour une retraite à taux plein
  • Durée minimale de cotisation : les bénéficiaires doivent justifier entre 166 et 172 trimestres validés, en fonction de leur année de naissance
  • Liquidation complète des droits : toute demande de MiCo est conditionnée à la liquidation préalable de l’ensemble des pensions de base et complémentaires
  • Respect du plafond mensuel des pensions : l’attribution du MiCo est plafonnée : le total des pensions perçues (retraite de base et complémentaire) ne peut dépasser 1 394,86 € nets par mois depuis novembre 2024 et peut évoluer à l’avenir

Comment est déterminé le montant du MiCo ?

Le calcul du MiCo intervient au moment de la liquidation des droits, il prend en compte le total des pensions brutes perçues par le retraité. Si ce total dépasse le plafond autorisé, le montant du MiCo est réduit proportionnellement.

Ce calcul exclut certaines majorations spécifiques, comme la surcote ou le versement forfaitaire unique.

Démarche automatique

La mise en place du MiCo ne nécessite aucune formalité de la part des assurés : l’Assurance retraite évalue automatiquement les droits lors de la liquidation de la pension. En cas d’oubli ou d’erreur, les retraités peuvent toutefois déposer une réclamation auprès de l’organisme concerné.

Pour les entrepreneurs, ce dispositif constitue une opportunité souvent sous-estimée mais capitale, permettant de garantir un revenu minimum, même après des années d’activités aux cotisations limitées. Le MiCo, en s’adressant à ces profils hétérogènes, contribue ainsi à réduire les inégalités face au risque de précarité à la retraite.